Marie Luce : C'est le printemps

Publié le par Sonia

C’était au moment d’une campagne électorale. Tous étaient fascinés par la TV, essayant de comprendre…….
Soudain, un message s’afficha sur l’écran . « ‘C’est le printemps, éteignez vos télés, venez dans la rue »
Les rues devinrent noires de monde, c’était le délire, on se retrouva dans les parcs, les squares……
Les idées fusèrent.
- « Développons le concept des jardins partagés.
- Portons une fleur à ceux qui sont isolés.
- Demandons à tous de fleurir leur balcon.
- Ah oui, et comment financer ça ?
- Lever un impôt sur les récalcitrants ?
- Ah non, plutôt baisser la taxe d’habitation des participants.
- Et qui va payer ,finalement ?
- Ok, on relance le concours des balcons fleuris. Comme nouveauté. ….
-
- Et si on coupait tout à cause des allergies ?
- Ça dépend, moi je supporte très bien les arbres, mais pas les graminées.
- He bien moi, c’est l’inverse.
-
- On devrait cultiver uniquement des plantes françaises de souche
- Ah oui, je vois, « retrouver ses racines, Saint Louis sous son chêne. .. », facho !
-Et les saints de glace ,faut-il vraiment les attendre pour semer ou planter ?.
_ Mais nous sommes dans une république laïque, monsieur. Quel obscurantisme ! ‘ »
Certains voulaient pouvoir se mettre en maillot sur les pelouses des parcs. D’autres en étaient choqués. « On commence ainsi et ça finit à poil .
_ A propos de poils, les chiens ,eux, doivent pouvoir gambader librement .
-Sapristi, vous voulez que nos enfants pataugent dans les étrons ?
_Les chiens ,au moins, ne vous lancent pas de ballon en pleine tête . Et quand on leur dit « Au pied ! »,ils obéissent. Essayez donc avec votre enfant ! «
Ceux qui appelaient la pluie et ceux qui n’en voulaient pas commençaient à s’affronter. Ceux qui aimaient les herbes folles et ceux qui ne supportaient que les pelouses sévèrement rasées en vinrent aux mains. On se battit a coup de mottes de terre , de pots de fleurs,….On sortit les bêches, les fourches et les râteaux. Quand les tronçonneuses firent leur apparition, il fallut faire intervenir la troupe. Le couvre-feu fut proclamé.
Penauds, tous retrouvèrent leurs chaussons et leur TV .
 

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